

SOMMAIRE



Fondatrice de Simone et les Robots
Le système d’enseignement supérieur, de la recherche (ESR) et de la formation professionnelle se trouve aujourd’hui à un carrefour critique. Les défis sont à la fois structurels, sociaux et technologiques, exigeant des décisions qui détermineront la souveraineté et la pertinence de nos institutions pour la décennie à venir, voire au-delà.
Pour éclairer ces enjeux, Simone et les Robots a souhaité réunir, dans cette première édition de ESR-50, l’expertise d’acteurs de premier plan de l’ESR, de la formation et de la EdTech. Je les remercie très chaleureusement pour la qualité de nos échanges et la richesse de leurs contributions.
L’écosystème est soumis à une pression inédite. Son socle humain et financier est pris en tenaille, confronté à une crise démographique sans précédent et à une transformation institutionnelle marquée par la croissance spectaculaire du secteur privé. D’autre part, le choc technologique imposé par l’Intelligence Artificielle Générative agit comme un puissant catalyseur, perçu à la fois comme un remède promettant l’hyper-personnalisation de l’apprentissage et comme un risque pour l’esprit critique.
L’analyse de cet écosystème montre que les technologies éducatives (EdTech) ont désormais dépassé le stade de la simple « gadgetisation » pour fournir des preuves concrètes de leur utilité dans l’amélioration de l’inclusion et de la performance éducative. Il est crucial de s’appuyer sur une méthodologie claire de preuve pour ces innovations, loin des amalgames avec le divertissement ou les réseaux sociaux.
Néanmoins, la question fondamentale qui demeure est celle de la souveraineté. Notre dépendance stratégique aux solutions des géants technologiques étrangers crée une « dépendance cachée ». Il est impératif de définir nos propres standards technologiques pour les apprentissages, garantissant ainsi que nos données ne soient pas monétisées et que notre vision de l’éducation ne soit pas dictée par des modèles techno-libertariens ou autoritaires.
Ce numéro explore les trajectoires qui s’ouvrent à nous pour l’avenir. L’enjeu est de garantir une politique publique visionnaire qui concilie transformation numérique et accompagnement social. Face à l’automatisation, l’université doit s’imposer comme le lieu privilégié pour former non seulement aux outils de demain, mais surtout aux compétences humaines irremplaçables : l’esprit critique, la créativité et la capacité à résoudre des problèmes complexes. C’est à ce prix que l’écosystème garantira son impact sur le progrès social de notre société.