Il fait toujours beau sur le campus tour ! Au cœur de la Bourgogne, terre noble s’il en est, les enjeux de transport sont importants. L’université de Bourgogne réunit 6 campus différents, de Nevers à Chalons sur Saône, en passant par Auxerre, Macon et Le Creuzot. De quoi voyager lorsqu’on s’occupe du patrimoine et de l’aménagement des différents sites, comme nous le confiera Philippe Perrot, dont c’est la mission. De quoi remplir la tête du visiteur avec de belles images de cette région riche en histoire, mais aussi en plaisirs gustatifs et culturels. Mais ici, au Nord de la cité des ducs, le campus rassemble de nombreux bâtiments, afin de couvrir la majeure partie des disciplines proposées aux étudiants, ainsi qu’un lieu culturel phare, l’Athéneum, que nous découvrirons tout à l’heure.

« Ce maillage territorial est une vraie richesse pour l’Université car il permet de démocratiser l’enseignement supérieur » nous confirme Philippe Perrot, Vice-Président délégué au patrimoine et à la stratégie des sites territoriaux. « Cela permet aux étudiants de suivre des enseignements de qualité sans être obligés de se déplacer jusqu’à Dijon », ajoute-t-il.

On pense alors que le présentiel, très largement préféré par les étudiants que nous rencontrons ce jour-là, est finalement le format idéal.

D’ailleurs, de gros efforts financiers sont entrepris pour rénover, agrandir et optimiser les différents espaces dédiés aux cours ou à l’accès à l’information. Comme c’est le cas pour le Cortex, en cours de transformation.

Eric Husson, directeur adjoint du pôle documentation, se montre enthousiaste en constatant : « dans ce learning center, on a eu l’idée de développer les services en même temps que les espaces d’apprentissage, de manière à favoriser la réussite étudiante. Depuis septembre 2021, on a vu les étudiants s’approprier les espaces de travail, en particulier ceux dédiés au travail en groupe, ce qui répond à une attente très forte ».

Mais ce lieu prisé par les étudiants réserve d’autres surprises et notamment en matière de création audiovisuelle. Ainsi, Mathieu Canar, agent de bibliothèque au Cortex, nous indique que le studio vidéo est constamment occupé par les étudiants comme par les enseignants qui viennent s’y former ou réaliser un projet. Outre la fonction classique de bibliothèque, le Cortex est un centre névralgique de l’activité pédagogique. Il incarne parfaitement cet esprit d’ouverture à toutes les disciplines et à toutes les formes d’apprentissage. Car à l’Université de Bourgogne, toutes les formations sont proposées, de la filière PASS/LAS pour les études de médecine aux disciplines littéraires, économiques ou culturelles.

Rapidmooc au learning center BU Le Cortex - Université de Bourgogne

Fondée à Dijon en 1772, elle accueille aujourd’hui plus de 30 000 étudiants sur ses 6 campus territoriaux. Elle est aussi le berceau de l’Institut Universitaire de la vigne et du vin, inauguré en 1995, et plus récemment, du Centre Européen des Sciences du Goût, en 1998. Cette transversalité des savoirs et des connaissances, se manifeste par une volonté d’accueillir largement différentes communautés d’apprenants. Sur ce campus, on pourrait rencontrer un groupe de rock, une cinéaste, des médecins de très haut niveau, des chercheurs en histoire ou en climatologie, en traversant l’esplanade Erasme. Symbole de l’ouverture aux autres, de l’humanisme, ce mouvement dont l’émergence est parfois attribuée au philosophe protestant, enseignant et grand voyageur européen.

« Dans les prochaines années, nous allons proposer des programmes de formation en approche par compétences. C’est une évolution qui permettra de répondre aussi bien aux étudiants des filières classiques que pour la formation tout au long de la vie », annonce Sophie Morlaix, vice-présidente en charge des licences et des masters.

Cette mutation progressive des pédagogies, on la retrouve aussi dans la flexibilité des expériences qui s’offrent aux apprenants. Ainsi les cours magistraux, les TD ou TP ne sont plus strictement définis ou délimités par des horaires ou des lieux. L’hybridation étant devenue la norme après deux ans d’épidémie de covid-19, elle est acceptée, et même souhaitée de tous. Baptiste, Marina, Lara ou Valentin, les étudiants que nous avons interviewés se montrent tous heureux du retour du présentiel mais aussi des autres modes d’accès aux cours. Passer d’une visio sur écran à un amphi est leur quotidien apaisé. D’ailleurs, « le distanciel c’est parfois cool, surtout si cela permet à certains de passer plus de temps chez leurs parents » nous dit Marina avec le sourire. Et puis il y a « les profs qui croient encore au cours magistral et qui pensent qu’il suffirait de se filmer en vidéo pour que cela fonctionne ; mais j’attends de voir les résultats » prévient Baptiste, étudiant en biologie.

Il y a aussi de nombreux enseignants qui ont trouvé des réponses aux attentes des étudiants. C’est le cas emblématique du Professeur Hervé Devilliers, PU-PH chef du service de médecine interne au CHU de Dijon, devenu « youtubeur », après une première expérience d’animation de la communauté étudiante sur un groupe Facebook.

« Nous avions connu une année 2017 particulièrement difficile et nous avons souhaité faire évoluer nos méthodes de transmission des connaissances. Souplesse, réactivité, adaptation des contenus sont devenus possibles presque en temps réel avec l’arrivée des outils digitaux. Créer une chaîne Youtube, était une suite logique dont le succès a largement dépassé ce à quoi on pouvait s’attendre. »

Que ce soit dans son amphi, ou dans la régie vidéo qui assure la retransmission du cours sur l’ensemble des campus connectés comme à distance via Teams, on le sent en effet, très à son aise face à la caméra. L’image est désormais tout aussi importante que le texte dans la diffusion du savoir.

Pour parvenir à cette flexibilité, l’Université de Bourgogne a investi massivement dans la formation des enseignants. « Nous avons gagné un appel à projet du ministère pour l’accompagnement et la formation aux outils numériques », nous apprend Alexandre Fournier, vice-président délégué aux campus numériques, aux systèmes d’information et aux sources ouvertes. « Nous avons recruté une ingénieure et mis beaucoup d’énergie pour accompagner nos équipes pédagogiques ; j’y tenais vraiment, c’était très important pour moi en tant qu’ingénieur et en tant que vice-président » ajoute-t-il avec émotion.

Accompagner, c’est aussi la mission d’Eric Paul, réalisateur et responsable du service audiovisuel du PNR. Certes, il est le réalisateur des belles images tournées sur le campus, à l’occasion de manifestations culturelles et artistiques, mais il est aussi là pour expliquer comment transformer un cours en utilisant au mieux la vidéo.

« Car la plupart des enseignants n’ont pas une idée très claire de ce qu’il est possible de faire. Nous leur disons qu’il n’est pas possible de filmer l’intégralité de leur cours, ou qu’ils doivent nous fournir des images libres de droits et en haute définition et non pas des vieux gifs des années 80 », précise-t-il, avant d’ajouter avec douceur que « pour certains, nous réalisons des vidéos d’introduction au cours, ou d’ajouts sur certains points précis, afin de dynamiser et d’enrichir les apprentissages. Nous pouvons faire beaucoup de choses mais souvent l’écriture exige trop de temps et réduit ou élimine nombre de projets ».

Ce qui est très intéressant dans les propos d’Eric Paul, c’est d’entendre que le recours à l’image, à la vidéo séduit de plus en plus, et cela dans toutes les disciplines.

Salle de spectacle de l'Atheneum, Université de Bourgogne, Dijon

De la science aux arts, tous ont envie de créer des supports pédagogiques plus séduisants, plus dynamiques et proches des formats que nous consommons tout au long de nos journées. Vidéo à la demande, visio ou conférence filmée, cours en amphithéâtre ou ateliers, les espaces et le temps se dilatent ou se contractent au rythme souhaité et adapté par les enseignants et les différents publics apprenants. La transformation numérique des universités est bien avancée. Elle n’occulte en aucune façon l’importance des lieux de vie que sont les campus. Au contraire, c’est bien parce qu’elle promet une flexibilité maximale qu’elle est aussi créatrice de ces rencontres indispensables à la vie sociale et à l’épanouissement de tous. Rendre une visite discrète, heure de la sieste oblige, à La Petite Fac, nous le rappelle avec bonheur. Ici des étudiants, mais également des enseignants confient leurs très jeunes enfants à des spécialistes de l’éveil en crèche. A peine savent-ils marcher que les bambins apprennent déjà un langage des signes rudimentaire, leur permettant d’exprimer leurs besoins. Fascinante communication instinctive qui s’installe entre enfants et adultes pour leur plus grand bien…

Mais notre tour du campus n’aurait pas été complet sans une rencontre avec le lieu culturel où tout se passe : l’Athéneum. Bientôt 40 ans d’histoire pour cet espace ouvert à toutes les formes d’expression artistique et où se côtoient gamers et musiciens, poètes et vidéastes, toutes et tous inspirées par le partage de la connaissance. C’est le challenge relevé par Marie-Laure Baudement-Sirugue, directrice du Pôle Culture et Cédric Mousselle, directeur de l’Athéneum, qui ont le plaisir de préparer les festivités et « d’accueillir des étudiants de toutes les disciplines, de la chimie aux STAPS pour mêler science et art, pour que tous les arts soient représentés, pour que tous les publics viennent et apprécient les spectacles ou expositions que nous leur proposons » concluent joliment nos hôtes.

Le vivant et la science ont animé notre ballade en terre bourguignonne. L’Université est un lieu de vie. Elle témoigne de tous ses savoirs avec une humanité évidente pour le visiteur. Le numérique, loin d’être un frein à ce fourmillement intellectuel, en est au contraire un accélérateur pour la grande satisfaction des enseignants et des apprenants.

Merci pour ce Campus Tour particulièrement réussi.

Retrouvez juste ici le reportage sur le Campus Tour à l’Université de Bourgogne en images :

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Si vous l’aviez manqué, vous pouvez retrouvez le premier Campus Tour pour lequel Simone et ses Robots s’étaient rendus à l’Université de Reims Champagne-Ardenne !