Plus ancienne qu’on ne le croit, la réalité virtuelle est apparue dans les esprits les plus novateurs dès les années 60, lorsque le cinéaste Morton Heilig inventa le cinéma immersif, le sensorama. Aujourd’hui cette technologie a bien évolué et au-delà de l’expérience sensorielle, la réalité virtuelle se définit par l’immersion d’un utilisateur dans un environnement virtuel créé à l’aide de la technologie. Elle nous permet d’évoluer dans un monde interactif, dans lequel on se retrouve entièrement, grâce aux casques dédiés.

D’abord développée pour un usage militaire, permettant aux armées de s’entraîner en situation réelle, la réalité virtuelle a fait peu à peu son chemin dans de nombreux autres domaines tels que l’art, l’architecture, le tourisme, la robotique, la médecine ou encore l’enseignement.

Mais en quoi la réalité virtuelle est-elle une opportunité pour l’enseignement ? Et quels en sont les usages ?

L’éducation est en pleine mutation. Avec le développement de la EdTech, le numérique ouvre le champ des possibles, et permet par de nombreux outils technologiques d’introduire l’expérience et l’interactivité dans les cours. La question d’intégrer la réalité virtuelle est alors inévitable !

Apprendre par la pratique

Apprendre, c’est aussi savoir appréhender un contexte, une situation et mettre en pratique ses connaissances dans des conditions réelles. L’immersion dans un univers virtuel plonge l’utilisateur dans la réalité de son apprentissage, et favorise ainsi la mise en pratique de la manière la plus réaliste qui soit. Reproduction de l’environnement mais aussi interaction pédagogique, qui permet d’apprendre à faire face à des situations différentes selon nos actions.

Apprendre par l’ancrage

Les points d’ancrage sont importants dans l’apprentissage et dans sa mémorisation. Apprendre avec l’utilisation des sens, c’est multiplier les canaux d’informations. La réalité virtuelle met en relief une lecture ou un concept théorique, améliorant ainsi l’organisation et la compréhension de l’espace, et la perception des différents angles d’observation. Il est plus simple de comprendre et d’intégrer l’information quand elle nous paraît réelle et que nous avons la possibilité de l’observer sous toutes les coutures. La réalité virtuelle ouvre le champ de l’expérience et de l’expérience par les sens.

Imaginez vous partir à la découverte d’un autre monde

Imaginez vous plonger dans une autre réalité. Celle d’une autre époque, ou celle d’un espace inaccessible. Et si vous pouviez explorer le corps humain, l’observer de l’intérieur ? Et si vous pouviez vous retrouver à Paris, en 1789, la veille de la prise de la Bastille ? En percevoir une ambiance par l’ouïe, la vue, la possibilité de marcher dans les rues ? Imaginez les possibilités offertes par cet outil, capable de tromper votre cerveau et de mettre votre corps en condition réelle. Ces technologies existent déjà, et sont utilisées dans des learning labs et dans des univers spécifiques comme la médecine ou l’armée de l’air. Si elles arrivent doucement dans l’éducation générale, notamment au Québec ou en Belgique, beaucoup de chemin reste à parcourir pour les rendre accessibles.

La VR en classe avec L’Athénée Royal Liège Atlas

Le fictif réduit les risques, la peur de l’échec, et les coûts

En plus de faire vivre une expérience marquante et engageante, nous embarquant dans une quasi-réalité, la réalité virtuelle a l’énorme avantage de permettre aux étudiants d’expérimenter leurs cours théoriques de manière très efficace et presque illimitée. Ne nécessitant pas d’achat de matières et de composants réels nécessaires à l’expérience (hormis le coût fixe de l’équipement VR), les coûts sont réduits considérablement et deviennent très intéressants dans les filières techniques dans lesquelles l’expérience est essentielle. L’expérience fictive réduit également la peur de l’échec des étudiants, qui ne risquent rien à échouer, ne causant aucune conséquence matérielle. Dans leur propre expérience, ils apprennent à se tromper, essaient à nouveau et apprennent de leurs erreurs (et de celles des autres) jusqu’à réussir.

Aujourd’hui, où en est la réalité virtuelle dans l’enseignement ?

Aujourd’hui, on parle le plus souvent d’immersive learning. Combiner les cours traditionnels avec la réalité virtuelle, rend l’élève acteur de son apprentissage. Il s’agit de pédagogie active, celle-ci créant un engagement et une attention plus soutenue de la part des élèves. Aux Etats-Unis, 30% des usages de la réalité virtuelle sont liés à des contenus pédagogiques. En France, de plus en plus de structures se prêtent au jeu de la VR, comme l’Immersive Learning Lab, qui propose des solutions clés en main, pour l’intégrer dans le système éducatif ! Ce pôle de compétences a été créé grâce à l’association de plusieurs acteurs académiques tels que le CNAM ou l’UPEC, voulant favoriser le développement de la réalité virtuelle dans l’enseignement supérieur. Selon Nicolas Dupain, président de l’Immersive Learning Lab, l’intérêt de ces technologies est indéniable : “Lorsque vous êtes immergés dans une situation par un casque de réalité virtuelle, donc coupé du monde réel, l’immersion sur votre cerveau est parfois si intense que vous pensez que c’est la réalité. C’est là où est la vraie force dans ses outils d’apprentissage, c’est qu’on est dans une quasi-réalité et que ce que l’on y fait imprègne notre psyché.”

Un exemple d’application dans le domaine éducatif proposé par I2L

Et vous, seriez-vous prêts à plonger dans ce nouvel univers ?

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