Summer Schools ou comment prendre le temps d’apprendre et de découvrir les campus universitaires autrement

Si les Summer Schools ne sont pas nouvelles dans le paysage universitaire, l’offre s’enrichit chaque année un peu plus notamment dans l’Hexagone.

Historiquement plus axée sur l’apprentissage d’une langue étrangère en immersion ou proposée aux doctorants, elle fait aujourd’hui partie intégrante du programme de l’été des étudiants, ou des moins jeunes, en quête de découvertes culturelles et d’émulations intellectuelles.

En France ou à l’international, les thématiques proposées sont aussi vastes que l’éventail disciplinaire couvert par les universités.

Il s’agit principalement de programmes courts non diplômants et ouverts à tous les niveaux. Ainsi Sorbonne Université dispense aussi bien des cours de littérature française que sur le changement climatique, les défis de l’intelligence artificielle ou encore la rhétorique.

Sciences Po, pour sa part, ouvre ses portes à des étudiantes et étudiants venus du monde entier pour leur permettre de suivre des programmes d’études intensifs. Deux types de public sont visés ici : d’une part, celles et ceux qui sont déjà étudiants ou professionnels en activité, et d’autre part, un public plus jeune, majoritairement lycéen, qui voudrait découvrir ce qu’est la vie étudiante et la manière dont on étudie dans un établissement de ce niveau. Les cours sont le plus souvent organisés sous forme de séminaires intensifs et favorisent l’interaction. Ils peuvent être dispensés en présentiel mais aussi à distance, via les plateformes numériques habituellement utilisées. Enfin, il existe des programmes de découverte de la ville, Paris ou Reims suivant le campus de résidence, donnant un aperçu éclairé sur la vie, l’histoire et la culture du lieu, et destinés principalement au public international.

Presque toutes les universités françaises proposent par ailleurs, des programmes intensifs d’apprentissage de la langue française, pour les étudiants étrangers, afin que celles et ceux qui ont choisi d’étudier en France se préparent au mieux pour la prochaine rentrée. Car un des objectifs des universités comme des autres établissements d’enseignement supérieur demeure le recrutement d’étudiants étrangers. Il en va de leur prestige et de leur reconnaissance au niveau international.

Dans le Sud de la France, à Aix-en-Provence, la faculté de droit accueille, quant à elle, l’université d’été d’économie politique organisée par l’IES Europe (Institute for Economic Studies Europe) et l’IREF (« think tank » libéral et européen fondé en 2002). Ce sont ainsi une vingtaine d’éminents chercheurs, dont le Professeur Mario Rizzo, économiste à New York University, le Professeur David Schmidtz, philosophe à l’Université d’Arizona, Steve Davies historien à l’Institute of Economic Affairs de Londres ou encore le Professeur Jean-Philippe Feldman, juriste à l’Université de Rennes et à Sciences Po, qui prendront la parole pour l’occasion entre les 20 et 22 juillet prochains et qui partageront leurs analyses avec des participants de tous âges et de tous horizons.

Autre sujet, autre lieu, nous pourrions aussi nous intéresser de plus près à ce qui se passe dans nos cerveaux. Ainsi, la Summer School « Brain to market » proposée par l’Institut du Cerveau, réunira près de 50 participants, venus de divers pays, jeunes chercheurs, étudiants en neurosciences, designers et même des entrepreneurs, invités à imaginer les connexions entre neurosciences et entrepreneuriat. L’objectif est d’imaginer des solutions pour traiter à terme les pathologies telles que l’épilepsie, la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques, les AVC, la dépression, l’anxiété et les addictions. Les projets développés pendant ce séminaire sont ensuite présentés à un jury d’experts, afin de préparer les candidats au pitch tant demandé par les investisseurs aux futurs entrepreneurs. Un projet en partenariat avec l’APHP et Sorbonne Université qui fait partie d’un programme Medtech Generator and Accelerator financé par BPI France.

Qu’en est-il des étudiants français qui voudraient profiter des Summer Schools hors de France ?

Et si leur première escale était pour la Oxford Royale Academy ? Nul besoin d’avoir un statut d’étudiant pour entrer dans la plus prestigieuse université puisque des programmes sont initiés pour les 8-12 ans aussi ! Architecture, informatique, ingénierie, cinéma ou histoire, le choix des thèmes peut faire l’objet d’une longue réflexion. Découvrir ou explorer plus à fond sa passion dans l’apprentissage, est l’un des points forts de ces rendez-vous estivaux.

Summer School
Crédit photo : Oxford Royale Academy

Pour celles et ceux qui aiment les voyages dépaysants des universités comme Université Paris-Cité, ou Jean-Moulin Lyon 3 envoient volontiers leurs étudiants en Corée du Sud, en Chine, ou au Chili.

Mais la destination de rêve pour l’été reste encore les Etats-Unis.

Évidemment, il y a beaucoup à voir et de nombreux campus accueillent tout l’été, tant les étudiants américains que ceux venus du monde entier, puisque l’université ne s’arrête pas et que le trimestre d’été valide les mêmes crédits que les autres. Étant un peu plus courtes, les sessions sont plus concentrées et il sera donc moins possible de travailler ou de voyager entre deux cours. Les étudiants choisissent souvent des cours qui complèteront leur programme d’études académique en cours, mais d’autres choisissent également de suivre ces écoles d’été par curiosité ou tout simplement pour le plaisir.  A l’étudiant alors d’indiquer qu’il ne vise pas forcément l’obtention d’un diplôme lorsqu’il candidate auprès d’une université et qu’il est en possession d’un visa approprié.

Les universités américaines favorisent souvent la découverte et encouragent les étudiants étrangers à s’inscrire pour la durée d’un cursus entier. L’immersion culturelle est nécessaire comme elle est l’esprit même des programmes Erasmus en Europe.

Alors que nous avions été habitués à la fermeture annuelle des universités en période estivale, celles-ci affichent désormais une réelle volonté d’accueillir des apprenants de différents profils pendant ces sessions d’été. Un signal positif envoyé par le monde universitaire à destination de celles et ceux qui souhaitent progresser dans la connaissance ou découvrir l’université française et son modèle d’excellence.

Notes : 

  • Le site https://www.studyusa.com/fr permet de prendre connaissance de toutes les informations.
  • Il est notable qu’en France, Université d’été est devenue une appellation incontrôlée. Un parti politique, un groupement ou un syndicat professionnel, et même l’association des commerçants du quartier, tout le monde semble aujourd’hui être en mesure d’organiser une université d’été. D’ailleurs, certaines écoles privées de management ou de commerce annoncent aussi la tenue d’une université d’été sur leur campus. C’est sans doute pourquoi la terminologie anglo-saxonne de Summer School s’est finalement imposée dans les universités françaises.
Par |2023-09-12T14:31:58+02:0018 juillet 2023|