Retour sur les Rencontres EdTech de VP-Num organisées par Simone et les Robots le 24 juin dernier, un évènement rassemblant vice-présidents d’universités et acteurs de l’EdTech.

La genèse de cet événement est consécutive à un constat réalisé dès 2019 : un déficit de connaissance et de compréhension mutuelle entre, d’un côté l’écosystème EdTech et de l’autre côté les universités. En effet, Simone et les Robots s’est d’ailleurs donné pour mission de faciliter la communication entre ces univers qui fonctionnent différemment et qui ont pourtant un projet commun, l’amélioration des conditions d’enseignement dans le supérieur.

S’est alors développée l’idée d’organiser un point de rencontre, qui favoriserait l’échange. Ainsi, une dizaine d’entreprises proposant des solutions répondant particulièrement aux besoins des universités se sont réunies et ont pris le temps, durant une journée, d’expliquer leur mission et de répondre aux questions des universités.

Comment innover de manière efficace ? En rassemblant tous les acteurs dans une même pièce (ou presque) pour s’écouter et échanger.

Deux mots clés illustrent la diversité de culture et d’approche que nous avons souhaité clarifier en imaginant ces Rencontres :

Accélération !

C’est le mot clé qui illustre le plus souvent les débats autour de la transformation numérique des organisations et nous l’avons souvent souligné ici, l’Université a engagé sa transformation numérique depuis plusieurs années déjà. Que ce soit en interne ou grâce à des solutions provenant de l’extérieur, elle a depuis la crise sanitaire mis la question des technologies de l’éducation au centre de ses priorités, et ainsi créé une accélération de l’innovation et de l’usage de solutions numériques pédagogiques. Les besoins ont profondément changé et il est désormais devenu nécessaire d’y répondre de manière efficace et massive. Le monde des EdTech contribue naturellement à cet engouement pour la technologie au service de l’enseignement de demain. Et chaque entreprise de ce secteur en pleine expansion développe de nouvelles solutions numériques permettant une évolution continue des pratiques et des comportements, aussi bien en direction de la pédagogie que de la vie étudiante, ou des nouvelles formes de travail collaboratif pour les personnels et futurs diplômés. Ainsi, avec un rythme plus soutenu, l’innovation profite des retours des universités qui ont finalement utilisé massivement les technologies EdTech durant le confinement, et qui ont pu constater elles-mêmes de leur utilité.

Naturellement complexe !

Organiser une meilleure communication entre des entreprises impatientes de prouver leur pertinence, et des universités accueillant plusieurs dizaines de milliers de personnes aux statuts variés et aux enjeux différenciés, n’est pas simple. C’est au contraire afin de respecter la complexité des deux univers, que nous avons voulu créer les Rencontres, un rendez-vous privé, où les universités ont pu découvrir, par thématiques, les solutions répondant aux différents enjeux auxquelles elles font face aujourd’hui et feront face demain. Les entreprises EdTech présentes ont quant à elles pu entrer en contact avec des décideurs universitaires, dans une forme qui laisse place avant tout à la discussion et à la collaboration.

Nous étions fin 2019, quand les Rencontres EdTech de VPNum sont nées !

La crise sanitaire n’en était alors qu’à ses prémices. La première édition des Rencontres programmées pour le 24 mars 2020 devait être annulée et les universités entraient dans une ère qui allait bouleverser certaines de leurs priorités en matière de stratégie numérique.

Comment avons-nous imaginé les Rencontres EdTech de VPNum ?

Première du genre, ces Rencontres inédites ont permis aux décideurs politiques que sont les Vice-présidents numériques des universités, d’échanger tout au long d’une journée avec des acteurs majeurs de l’écosystème EdTech français et européen sur des sujets d’actualité identifiés en lien avec elles.

  • La vidéo et son rôle dans l’enseignement hybride ou à distance

La vidéo est devenue un support incontournable et omniprésent dans notre quotidien. Au milieu de milliers de contenus vidéos, les contenus pédagogiques ont aussi fleuri. Jean-Marie Cognet, fondateur d’Ubicast, Nicolas Can, coordinateur du projet Esup-Pod, Stéphane Barbati, CEO de Kalyzee et Fabrice Mercier, fondateur de RapidMooc étaient là pour nous en parler. Et chacun s’accorde à dire que la qualité de la captation vidéo et l’expérience de celui qui la produit comme de celui qui la regarde, est essentielle pour faciliter son usage et garder l’attention du spectateur.

« Nous sommes parti d’un premier constat, dès 2004, les étudiants attendaient du format vidéo. Seulement la réalisation et la diffusion d’une bonne vidéo nécessitait des compétences techniques. Nous avons voulu permettre aux enseignants d’utiliser cette technologie plus facilement » Stéphane Barbati, co-fondateur de Kalyzee

  • La collaboration visuelle pour repenser le rituel de la classe et préparer au futur du travail hybride

Lors d’une table ronde rassemblant Guy Melançon, vice-président numérique de l’université de Bordeaux, Matthieu Poupard, directeur des partenariats chez Klaxoon, et Lamise Guenni, étudiante à Sorbonne-Université, nous avons parlé collaboration visuelle, ou comment apprendre aux étudiants à travailler ensemble en classe ou à distance. La solution proposée par Klaxoon rassemble tous les outils utilisés lors de travaux collaboratifs, afin de dynamiser et d’améliorer l’engagement et la rétention des informations, en entreprise comme à l’université.

« Les produits Klaxoon nous permette de mettre dans un même lieu des personnes qui réfléchissent dans un monde numérique » Guy Melançon, vice-président du numérique, Université de Bordeaux

« Les outils de collaboration en ligne c’est aussi le moyen de faire sauter les barrières géographiques et de travailler de n’importe où, ça fait désormais partie de mes habitudes de les utiliser » Lamise Guenni, étudiante à Sorbonne Université.

Retrouvez en images ci-dessous la table ronde rassemblant Guy Melançon, vice-président numérique de l’université de Bordeaux, Matthieu Poupard, directeur des partenariats chez Klaxoon, et Lamise Guenni, étudiante à Sorbonne-Université.

  • Les environnements immersifs améliorent-ils l’apprentissage ?

Nous nous sommes interrogés avec Nicolas Dupain, CEO d’Immersive Learning Lab et Nora Van-Reeth, chef de projets pédagogiques innovants à l’Université Lyon 1, sur la place des environnements immersifs dans l’apprentissage. Nous savons aujourd’hui que la pratique permet d’améliorer la rétention d’information à plus de 90% contre 70% lors de cours classiques. L’environnement immersif permet non seulement de pratiquer mais aussi de créer une expérience marquante par l’utilisation des sens. De plus, la visualisation et la contextualisation augmentent fortement l’engagement !

« Nous avons mis en place des technologies immersives depuis 2 ans, et avons notamment créé le Virtual Lab […] Le principal atout de ces technologies c’est l’ancrage mémoriel et les possibilités infinies, par exemple la visite dans la cellule du corps humain » Nora Van-Reeth, Université Lyon 1

  • Comment améliorer l’expérience étudiante ?

L’apprentissage passe essentiellement par l’engagement de l’étudiant. Plus il est actif et plus il a accès à des outils ludiques et challengeant, plus son expérience sera bonne. Le corps humain réagit et sécrète des hormones du plaisir, les endorphines, lorsqu’il est stimulé et mis en situation de compétition, avec à la clé, une récompense. Wooclap, plateforme interactive, permet de mettre en place des quizz, des votes, de créer de l’interaction entre l’enseignant et les étudiants et les rend ainsi acteur de leur apprentissage. Au-delà de l’amélioration de l’expérience étudiante, ces interactions permettent aux enseignants d’évaluer le niveau de connaissances des apprenants, et leur compréhension du cours. Autour de la table, Fabien Maurin, responsable du marché français chez Wooclap, Pierre Boulet, vice-président de l’Université de Lille, et Tristan Lafosse, étudiant à l’UPEC !

« De créer des petits questionnaires, utilisés de manière aléatoire en cours nous permet d’être plus challengés et suivre davantage, et ça permet aussi à nos professeurs d’avoir des retours sur les notions qui sont comprises ou non » Tristan Lafosse, étudiant à l’UPEC

Retrouvez en images ci-dessous la table ronde composée de Fabien Maurin, responsable du marché français de Wooclap, Tristan Lafosse, étudiant à l’UPEC et Pierre Boulet, vice président numérique de l’université de Lille.

  • Une app’ mobile peut-elle améliorer l’expérience étudiante ?

Un sujet d’actualité qui donne l’occasion à Victor Wacrenier, CEO d’Appscho, de nous partager l’importance de l’application mobile dans l’expérience de vie étudiante. En digitalisant le campus, nous le mettons à disposition de l’étudiant à n’importe quel moment, et n’importe où. Nous rassemblons dans un seul espace toutes les informations essentielles et tous les services dont il bénéficie. 100% des étudiants en France possèdent un téléphone portable. C’est l’outil qu’ils utilisent le plus et qu’ils maîtrisent le mieux. Il est donc plus qu’essentiel de se l’approprier et de l’intégrer à leur quotidien sur le campus.

« En développant de nouveaux canaux comme les notifications, les universités peuvent grandement améliorer la communication avec les étudiants. » Victor Wacrenier, CEO d’Appscho

  • Classes virtuelles, quelles alternatives aux solutions américaines ?

Et si nous avions la possibilité de passer par d’autres outils que les solutions américaines, déjà déployées dans la majorité des établissements, mais qui ne garantissent pas toujours la sécurité des données ? Tel était le sujet de notre dernière table ronde. Lorsque Fabrice Lenoble, CEO de TeachReo a compris que notre journée EdTech serait diffusée sur Zoom, il n’a pas manqué de tomber de sa chaise ! Mais, avions-nous une autre solution pouvant être facilement utilisée par l’ensemble des participants ? C’est justement ce qu’il est venu affirmer, et ce dont il a débattu aux côtés de Pierre Boulet et Isabelle Olivier. TeachReo est une solution de classe virtuelle basée sur la technologie BigBlueButton, qui permet de créer ses cours à distance, et même des examens.

« Cela fait maintenant 5 ans que TeachReo fait de l’organisation de classe virtuelle. On a fait le choix de se baser sur la solution BigBlueButton, qui est une solution développée pour les enseignants, par les enseignants. » Fabrice Lenoble, CEO de TeachReo.

L’objectif de cette journée était de faciliter le dialogue. Aussi nous avons voulu rendre plus claires les offres et plus lisibles les attentes en favorisant des interventions courtes et pointues. Des vidéos de démonstration venaient compléter des présentations parfois techniques, et des retours d’expérience d’établissements ou d’utilisateurs des solutions permettaient d’enrichir les échanges. Une variété de formats d’intervention pour rythmer cette journée dense et intense.

Simone et les Robots est à l’interface des écosystèmes EdTech et universitaire. Notre mission est d’accompagner leur développement dans le respect mutuel des objectifs et des attentes de chacun. Rendre lisible et compréhensible la complexité des enjeux et des contraintes du système universitaire est l’approche collaborative que Simone et les Robots propose à ses clients et à ses partenaires.

Il était donc naturel de s’engager pleinement dans la création de ces Rencontres, aux côtés de l’association des vice-présidents numérique des universités françaises.

Créer les conditions d’une écoute, d’une conversation respectueuse entre ces deux mondes n’est pas toujours aisé mais s’avère passionnant.

Notre conviction est que la complexité d’un système est témoin d’une exigence, d’une précision dans le fonctionnement qui honore le monde universitaire français et qui, certainement, se retrouve dans l’esprit créatif des start-up de la EdTech. Réussir à rendre plus simple cette complexité est une aventure humaine extraordinaire. Nous sommes convaincus que la co-conception des solutions numériques du futur passe par ces rencontres d’un genre nouveau. Nous serons particulièrement heureux de vous y retrouver ces prochaines années, car c’est au service de l’enseignement supérieur que nous sommes engagés !